Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/119

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bien avoir Montauban ; et si Regnaut et ses frères ne viennent se rendre, leur vie est en grand danger. Je vous promets, dit Roland, qu’ils n’en feront rien, et je vous jure que Regnaut nous fera telle peur, que le plus hardi voudrait être à Paris ; il est courageux et ses frères aussi ; ils ont de vaillans chevaliers ; c’est pourquoi je suis d’avis que, tant qu’ils auront des vivres, ils ne seront jamais pris. Quand le pavillon de Roland fut tendu, il aperçut un grand nombre d’oiseaux entre les deux rivières ; alors il dit à l’archevêque Turpin et aux autres barons : Voyez comme nous nous sommes bien logés ici, allons chasser avec nos faucons. Sire, dit l’archevêque Turpin, très-volontiers. Roland monta à cheval et prit avec lui une trentaine de barons qui emportèrent leurs faucons et montèrent sur des mulets ; ils prirent seulement leurs épées et partirent à la chasse, où ils prirent beaucoup d’oiseaux de rivière. L’archevêque Turpin et Oger n’y furent point ; ils restèrent dans leurs tentes à la tête de l’armée et interrogeaient un vieux chevalier sur la manière dont on s’était servi pour prendre la ville de Troyes. Il y avait un espion de Regnaut qui était glissé dans l’armée du roi pour savoir ce qui s’y passait ; il partit aussitôt et alla raconter à Regnaut que Roland et Oliver étaient allés à la chasse avec trente chevaliers. Regnaut en fut bien aise ; il appela ses frères et Maugis, et leur dit que Roland et Olivier étaient allés avec trente chevaliers, chasser dans les plaines de Balançon. Que devons-nous faire, dit Regnaut ? Cousin, dit Maugis, il faut les détruire si nous pouvons.