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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/120

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Vous souvenez-vous que Charlemagne a dit qu’il laisserait les anciens chevaliers dans son royaume, et n’emmènerait avec lui que des jeunes gens, à qui il donnerait toute la Gascogne ? Roland et Olivier sont si bien prévenus de la puissance de Charlemagne, qu’ils pensent que personne ne peut lui résister ; mais si vous voulez m’en croire, je vous dirai un moyen de les embarrasser. Regnaut et ses frères et Maugis s’armèrent ; Regnaut monta sur Bayard et le fit caracoler ; il dit ensuite : Tâchons de prendre les meilleurs chevaliers de Charlemagne. Ils sortirent tous bien armés par la fausse porte, au nombre d’environ quatre mille avec Forestier qui les conduisait par l’endroit le plus épais de la forêt, Regnaut lui dit de les conduire droit à Balançon. Quand Regnaut vit les tentes, il dit à ses gens : Seigneurs, voyez la belle capture que nous avons à faire ? Sire, lui répondirent-ils, avançons hardiment ; tant que vous serez à notre tête, nous irions attaquer l’enfer. L’archevêque Turpin, qui était à la garde du camp, leva la tête et vit des corbeaux qui menaient un grand bruit au-dessus de Montauban, il regarda ensuite du côté de la forêt et aperçut ses ennemis ; alors la terreur s’empara de lui, il appela Oger le Danois et lui dit : Voici nos ennemis qui s’avancent. Roland et Olivier ont grand tort de s’amuser à chasser et de laisser l’armée en danger. Oger alla aussitôt s’armer et fit sonner les trompettes, afin que toute l’armée fût prête ; Oger monta sur son cheval et vit que toute l’armée était sur pied ; alors il dit à ses gens : Seigneurs, on vient nous attaquer, pensons à nous défendre.