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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/123

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d’avoir pris beaucoup d’oiseaux. Comme ils s’en retournaient, Dampramban s’en alla au-devant et leur dit : Vous avez pris beaucoup d’oiseaux, mais il vous coûteront bien cher. Si vous avez pris des oiseaux, Regnaut et ses frères ont pris des hommes et des chevaux ; car vous pouvez voir votre dragon sur la tour de Montauban, c’est l’ouvrage des quatre fils Aymon, et chacun pense que vous avez pris Montauban. Roland, l’ayant entendu parler, se mit sur une pierre et fit quelques réflexions ; il appela ensuite l’archevêque Turpin et lui dit : Que me direz-vous ? Je n’oserai jamais me trouver devant mon oncle, car je crains les mauvais rapports. Sire, ne craignez rien, vous n’êtes pas le premier à qui cela soit arrivé. Je vous promets qu’avant qu’il soit trois jours, vous aurez des gens de Regnaut comme il y en a des vôtres. Sire, dit Roland, je m’en rapporte à votre prudence. Ils remontèrent tous à cheval, et allèrent vers Charlemagne ; après eux allaient à pied plus de deux cents gentils hommes qui avaient perdu leurs chevaux ; ils entrèrent dans la tente du duc Naimes. Roland y demeura deux jours sans sortir, tant il était honteux. Pendant que Roland était dans la tente du duc Naimes, l’archevêque Turpin alla à la tente de Charlemagne, salua le roi, et lui dit : Sire, je viens vous annoncer une nouvelle désagréable ; vous saurez que les quatre fils Aymon nous ont battus, ils ont pris ce qui était dans nos tentes, nos chevaux, nos harnais, le dragon de Roland et plusieurs le nos gens ; l’empereur Charlemagne fut bien irrité et jura par Saint-Denis qu’il s’en vengerait. Il