Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/124

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manda alors ses barons ; ils vinrent vers lui, et il leur dit : Seigneurs ; je vous ai fait venir pour vous dire tout ce qui est arrivé. Sachez que les quatre fils Aymon ont vaincu les chevaliers que mon neveu Roland avait menés à Balançon, ce dont je suis bien fâché : car j’aimerais mieux avoir perdu autre chose et que cela ne fût point arrivé ; mais il faut bien souffrir puisqu’on ne peut faire autrement. Dites-moi, je vous prie, comment je pourrai prendre Montauban ? Quand il eut achevé, personne n’osa parler. Le duc Naimes dit : Sire, vous demandez conseil pour assiéger Montauban, on ne vous le conseillera pas, il y a trop de dangers ; mais si vous me croyez, demandez au roi Yon qu’il ne retire point vos ennemis dans son pays, qu’il vous les rende, et qu’autrement vous lui retirerez ses terres et ne lui ferez point de grâce. Naimes, dit le roi, votre conseil est sage et prudent. Le roi fit venir un messager, auquel il dit : Allez à Toulouse, et dites au roi Yon de ma part, que je suis entré en Gascogne avec douze pairs de France et cent mille combattans : dites-lui que s’il ne me rend pas mes ennemis, les quatre fils Aymon, je l’exilerai de toutes ses terres et lui ôterai sa couronne, et on le nommera roi détrôné. Sire, dit le messager, vos ordres seront exécutés avec exactitude. Alors il partit de l’armée, alla à Toulouse, où il trouva le roi Yon en son palais ; il le salua de la part de l’empereur ; puis il lui fit part de son message. Le roi Yon après avoir entendu ce qui lui annonçait le messager, se mit à penser en lui-même, puis dit au messager : Ami, il faudra rester ici huit jours,