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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/125

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après quoi je vous rendrai réponse. J’attendrai volontiers, répondit le messager. Le roi Yon entra dans sa chambre, accompagné de huit comtes, dont il commanda que la porte fût bien fermée ; il leur dit ensuite : Seigneurs, je vous prie de me conseiller raisonnablement sur ce que je dois faire. Charlemagne est entré dans mon pays avec cent mille combattans, il me mande que je lui rende les quatre fils Aymon, qu’autrement il ne me laissera ni ville ni château sur pied, et que s’il peut s’emparer de moi, il m’ôtera la couronne que je porte ; mais j’aime mieux mourir que de vivre honteusement.

Quand le roi Yon eut parlé, un chevalier nommé Godefroi qui était son neveu, se leva et lui dit : Sire, je suis surpris que vous demandiez conseil pour trahir des chevaliers tels que les quatre fils Aymon. Regnaut est votre frère et vous lui avez donné votre sœur en mariage ; vous savez quel bien il a fait à votre pays ; vous lui avez promis et juré de le servir envers et contre tous, ainsi il faut leur tenir parole ou les laisser aller à l’aventure ; ils pourraient au moins offrir leurs armes à quelque grand seigneur, qui leur fera plus de bien que vous ne leur avez fait. Je vous prie de ne rien faire qui puisse vous retourner à déshonneur. Le vieux comte d’Anjou dit ensuite : Sire, vous nous avez demandé des avis ; si vous voulez les suivre, nous vous en donnerons. Parlez, dit le roi, je suivrai votre conseil. Sire, dit le comte, j’ai bien entendu dire, s’il est vrai, que le duc Beuves d’Aigremont tua Lohier, dont Charlemagne fut bien fâché. Re-