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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/128

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bien qu’il faut que je rende les quatre fils Aymon au roi Charlemagne, car la plus grande partie de mes amis en sont d’accord ; mais je serais réputé pour un traître tant que je vivrais. Les barons sortirent du conseil et retournèrent chacun dans leur hôtel. Le roi Yon était sorti de la chambre, alla s’asseoir sur un banc et se mit à penser ; pendant qu’il réfléchissait, des larmes coulaient de ses yeux, tant il regrettait ces vaillans chevaliers ; il appela son chapelain et dit : écrivez une lettre de ma part au roi Charlemagne ; vous lui marquerez que je lui mande salut et honneur ; que s’il veut laisser mon pays en paix, je lui promets qu’avant qu’il soit dix jours, il trouvera les quatre fils Aymon dans les plaines de Vaucouleurs, revêtus de manteau d’écarlate fourré d’hermine, montés sur des mulets, et portant en leurs mains des roses ; je les ferai accompagner par huit des comtes de mon royaume. S’ils lui échappent, qu’il ne m’en blâme point. Le chapelain monta dans sa chambre et écrivit la lettre telle que le roi la lui avait dictée. Quand elle fut écrite et scellée ; le roi appela son sénéchal et lui dit : montez à cheval, allez à la tente du roi Charlemagne, saluez-le de ma part et lui remettez cette lettre, vous lui direz que s’il veut vivre en paix, j’agirai selon ses sentimens, et que s’il ne veut pas, je me défendrai. Le sénéchal s’en retourna à son hôtel et monta à cheval ; il passa Toulouse, et emmena avec lui le héraut du roi Charlemagne. Quand ils furent auprès de Montauban, ils trouvèrent le roi dans sa tente ; le sénéchal y entra et le salua de la part du roi Yon,