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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/129

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lui présenta la lettre, en lui disant : Sire, le roi Yon vous mande que si vous voulez laisser son pays en paix, il tiendra toutes les promesses qu’il a faites dans cette lettre. Charlemagne fut satisfait, quand après avoir lu la lettre, il vit qu’elle contenait la trahison qu’il désirait le plus au monde, il dit au sénéchal : Votre seigneur le roi Yon parle bien : s’il fait ce qu’il me mande, il sera mon ami et je le défendrai contre tous ceux qui viendront l’attaquer. Sire, faites serment de ce que vous me dites. Je vous le jure au nom de la Sainte Vierge et de Saint-Denis. Cela suffit, répondit le sénéchal. Alors Charlemagne appela son chambellan et lui dit : Écrivez une lettre au roi Yon, et marquez-lui que s’il veut tenir sa parole, j’augmenterai sa seigneurie de quatorze châteaux. Je lui envoie quatre beaux manteaux d’écarlate pour les quatre chevaliers quand ils iront dans les plaines de Vaucouleurs, où je les ferai pendre. Sire, dit le chambellan, je vais exécuter vos ordres ; alors il écrivit la lettre que le roi scella et remit au sénéchal, en lui disant : Vous remettrez cette lettre au roi Yon et le saluerez de ma part. Ensuite il lui fit donner des marcs d’or et l’anneau qu’il avait au doigt. Quand le sénéchal fut parti, le roi fit venir Foulques de Morillon et Oger le Danois, et leur dit : Seigneurs, je vous ai fait venir pour vous dire mon secret ; mais je veux que personne ne le sache que nous trois, jusqu’à ce qu’il soit accompli. Sire, lui répondirent les chevaliers, nous vous en faisons notre serment auparavant. Seigneurs, dit le roi, je l’accepte. Vous irez dans les plaines de Vaucouleurs avec trois