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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/134

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nous devons y trouver le duc Naimes et les douze Pairs de France pour y recevoir nos sermens. Quand son épouse l’eut entendu, elle lui dit : Mon ami, si vous voulez m’en croire, vous n’irez pas, car les plaines de Vaucouleurs sont trop dangereuses : tâchez plutôt de parler à Charlemagne près de Montauban : vous paraîtrez devant lui monté sur Bayard ; vous direz à Maugis de prendre avec lui trois mille chevaliers bien armés, qui seront en embuscade sur le rivage pour vous secourir dans le besoin, car je crains bien la trahison, ainsi je vous prie de prendre bien garde. Cette nuit j’ai songé que j’étais aux fenêtres d’un palais ; et j’ai vu sortir du bois deux mille sangliers qui vous tuaient et que la tour de Montauban tombait par terre ; qu’il y vint un maître qui frappa Allard et lui perça le bras ; je vis ensuite deux anges qui pendaient votre frère Richard à un pommier, vous y allâtes monté sur Bayard, mais il tomba sous vous, dont vous fûtes bien fâché ; ainsi je vous conseille de n’y point aller. Dame, lui répondit Regnaut, taisez-vous, car je regarde pour fou celui qui croit aux songes. Allard dit qu’il n’irait point ; Richard dit : Il ne faut point y aller comme des poltrons, mais comme de vaillans chevaliers bien armés et bien montés, et que vous meniez votre cheval, car dans un besoin il nous porterait tous les quatre. Parbleu dit Regnaut, dites ce qu’il vous plaira ; j’irai, telle chose qu’il puisse m’en arriver. Il sortit de sa chambre et alla trouver le roi Yon, auquel il dit : Je vous dirai que mes frères ne veulent point venir avec moi parce que nous ne menons point de che-