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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/135

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vaux ; voulez-vous nous donner la permission de mener chacun le nôtre ? Non pas, dit le roi Yon, Charlemagne vous redoute trop ; d’ailleurs j’ai fait serment que vous n’y porterez point d’armes et que vous ne serez pas montés sur des chevaux ; mais si vous y allez autrement, il croira que je veux le trahir ; il pourrait nous en coûter cher, et je vous conseille d’agir comme je vous l’ai dit. Il prit congé du roi et retourna en sa chambre, où il trouva sa femme et ses frères qui lui demandèrent s’il monterait sur Bayard ; il leur dit qu’il n’avait pu en obtenir la permission ; mais, dit-il, ne craignez rien, le roi Yon ne nous trahira pas ; il nous fera même conduire par huit des plus grands comtes de son pays ; je n’ai jamais reconnu en lui de méchanceté. Sire, dirent ses frères, puisque cela vous fait plaisir, nous irons avec vous. Le lendemain, Regnaut dit à ses frères ; préparons-nous à partir, car Charlemagne ne sera pas content, s’il est plutôt aux plaines de Vaucouleurs que nous ; quand ils furent prêts, ils allèrent entendre la Messe, ils montèrent sur des mulets et partirent avec les huit comtes qui savaient toute la trahison. On pouvait facilement reconnaître les quatre fils Aymon d’avec les autres, car ils étaient vêtus d’un manteau d’écarlate, fourré d’hermine et portaient à la main des roses en signe de paix. Le roi les vit partir avec douleur ; car malgré sa trahison, il en avait pitié, et n’avait agi que par mauvais conseil. Comme ils étaient en chemin pour aller à Vaucouleurs, Allard se mit à chanter une chanson, et ensuite ils chantèrent tous ensemble. Ces pauvres chevaliers étaient joyeux