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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/144

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chassé Richard virent venir Regnaut et ses frères, ils prirent la fuite. Regnaut trouva son frère Richard tenant ses boyaux dans sa main, et vit plusieurs chevaliers qu’il avait tués. Regnaut le voyant ainsi, l’embrassa tendrement et lui dit : Quel malheur de mourir à votre âge ; si vous eussiez vécu, jamais Roland ni Olivier ne vous eussent valu en chevalerie. Hélas ! de quatre frères que nous étions, nous ne restons que trois beaucoup moins courageux, car nous sommes blessés et fatigués. À Dieu plaise, puisque vous êtes prêt d’expirer, que je puisse venger votre mort ; c’est mon envie, et je le ferai si je puis. Comme il regrettait son frère Richard, il vit venir ses deux autres frères, qui lui dirent : Frère, que faites-vous ici ? remontez et venez nous aider, autrement nous sommes en danger de périr. Quand Richard les entendit parler, il dit à Regnaut : Que faites-vous ici ? Voyez ce rocher, si nous pouvions monter dessus, je crois que nous ne craindrions pas nos ennemis ; car je crois que notre cousin Maugis n’est pas sans savoir notre affaire. Frère, dit Regnaut, plût à Dieu que nous fussions auprès de lui ! mais dites-moi, pensez-vous en guérir ? Oui, dit-il, si vous échappez, mais autrement non, car je pourrais mourir de chagrin. Quand Regnaut l’entendit, il dit à Allard : Prenez votre frère sur votre écu et le portez sur le rocher ; Guichard et moi nous ferons jour. Quand ils furent parvenus au rocher, Regnaut montra beaucoup d’intrépidité, car il tua trente chevaliers, et il combattait en désespéré. Allard mit Richard à terre, puis il se mit en défense. Tandis qu’ils se défendaient, Oger ar-