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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/145

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riva avec Morgon d’Afrique, Cusmar et trois mille chevaliers, qui crièrent à Regnaut : Vassal, vous périrez ; vous avez juré notre mort, c’est aujourd’hui que vous mourrez ; vous fûtes bien simple de croire au roi Yon, car il vous a vendu à Charlemagne. Quand Allard vit tant de gens, il en fut étonné, et dit à Guichard : combien voici de gens pour combattre quatre chevaliers ! si nous étions cent chevaliers, il n’en échopperait pas un, car ils sont en grande quantité. Si Dieu ne nous aide, dit Guichard, nous sommes morts. Richard dit : Ce serait un grand dommage si notre frère Regnaut venait à périr. Allard et Guichard allèrent ensuite vers Regnaut et l’embrassèrent, en disant : Mon frère, faites-nous le plaisir d’aller à Montauban prendre Bayard et d’amener notre cousin Maugis, et vous pourrez nous secourir. Frère, dit-il, j’aimerai mieux périr, qu’il fût dit que je vous abandonne ; que Dieu vous préserve de ce danger. Comme il parlait à ses frères, le comte Cusmar commença à crier : Regnaut, voulez-vous vous défendre ou vous rendre ? Vraiment, dit-il, vous avez tort ; je ne me rendrai jamais, car j’aime mieux mourir comme un brave chevalier, que d’être pendu comme un larron. Seigneur, dit Cusmar, attaquons-les, ils ne pourront longtemps résister. Seigneur, dit Oger, vous pouvez les combattre, mais je ne les ferai pas mourir, ce sont mes cousins, et tâchez de les détruire sans que j’y paraisse. Les Français dirent : Nous les assiégerons. Oger se retira derrière et gémit sur Regnaut et ses frères ; il disait en lui-même : Mes chers cousins, ce serait dommage que vous périssiez, il faut