Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/154

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secours de Maugis serait devenu inutile. Laissez Oger en paix, car c’est un excellent chevalier. Allard dit à Oger : Cousin, allez-vous en. Il dit ensuite à Regnaut : Cher frère, je suis d’avis que nous retournions vers le rocher, pour savoir ce que fait notre frère Richard. Regnaut, dit Oger, vous nous avez vaincus, mais nous reviendrons sur vous avec un si grand nombre de gens, que nous vous prendrons. Nous avons, répondit Regnaut, un château où nous vous attendons, jusqu’ici la perte est de notre côté, et vous ne porterez pas de bonnes nouvelles au roi. Oger s’en retourna vers ses gens qui l’avaient quitté, et vint vers la tente du roi. Quand Roland et Olivier virent Oger ainsi blessé ils pensèrent que Regnaut et ses frères étaient pris ; alors ils appelèrent le duc Naimes, Salomon, Richard de Normandie, et le comte Quidelon. Quand ils furent tous assemblés, ils dirent entre eux : Que ferons-nous ? si le roi fait pendre les quatre fils Aymon nos cousins, nous serons tous déshonorés.

Quand Charlemagne vit Oger, il lui demanda : Où sont les quatre fils Aymon ? les avez-vous pris ou tués ? Sire, dit Oger, je crois qu’il est impossible de les prendre, car ce sont les meilleurs chevaliers du monde. Nous les avons trouvés tous les quatre aux plaines de Vaucouleurs, ils étaient revêtus des manteaux d’écarlate, fourrés d’hermine, montés sur des mulets, et portaient des roses à la main. Le roi Yon vous a bien tenu sa promesse. Ils ont trouvé des lances et des écus, et quand Regnaut eut gagné un cheval, il tua Foulques ; après quoi il se retrancha vers un rocher où il se défendit