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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/170

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disant entr’eux : D’où sort donc cet homme ? périsse celui qui l’attendra. Ils laissèrent le roi Yon et gagnèrent par le plus épais de la forêt. Regnaut s’approcha du roi Yon, lui débanda les yeux, le délia et lui dit : Ah ! mauvais roi, comment avez-vous osé nous trahir ainsi ? mes frères et moi nous ne vous avions fait aucun mal ; il n’a pas tenu à vous que nous fussions tous pendus : vous méritez que je vous tranche la tête ; je vous jure que je m’en vengerai. Quand le roi Yon vit que Regnaut l’avait délivré, il se jeta à ses pieds et lui dit : Noble chevalier ; je sais que j’ai mérité la mort, car j’ai commis une cruelle trahison ; mais puisqu’il faut que je meure, tranchez-moi la tête ; j’aime mieux que ce soit vous que tout autre. Le comte d’Anjou et le comte Antoine m’avaient conseillé cette noire action. Faites-moi périr ; un traître tel que moi ne doit pas vivre davantage. Montez sur votre cheval, lui dit Regnaut, ensuite nous verrons ce que nous aurons à faire. Nous parlerons dans le chapitre suivant des frères de Regnaut qui combattaient contre Roland et les gens de la campagne.


CHAPITRE XVIII.


Comme Roland et ses gens furent défaits dans une rencontre, et comme Richard fut fait prisonnier par Roland.


Après que Roland fut parti pour aller combattre contre Regnaut au bois de la Serpente, Roland, Oger et Olivier combattirent contre Allard, Guichard, Richard, Maugis et leurs gens ; le combat fut opiniâtre,