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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/169

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dites-vous de mon épée ? coupe-t-elle bien ? prenez garde à vous et ne me traitez pas davantage de Gascon. Roland se retira en arrière de peur que Regnaut ne lui en donnât un second coup ; il tira Curandal sa bonne épée, et d’un coup partagea l’écu de Regnaut, et il lui dit alors : je viens de vous rendre ce que vous m’avez prêté, nous sommes égaux. Je ne reculerai pas, dit Regnaut, mais je combattrai de tout mon pouvoir. Comme ils allaient recommencer, Maugis arriva et dit à Regnaut : Cessez, il serait dommage que l’un de vous périt. Oger et Olivier firent monter Roland à cheval. Oger était charmé de ce que Roland avait été renversé, et fut fâché de ce qu’il n’était point tué. Roland se mit à crier : Regnaut où êtes-vous ? achevons notre combat, car on ne peut pas juger lequel de nous deux est le meilleur chevalier. Vous avez du courage, lui répondit Regnaut, mais si nous combattons ici, nos gens ne le voudront pas souffrir ; il vaudrait mieux faire ce que je vais vous dire : vous êtes bien monté et moi aussi, passons la rivière, allons au bois de la Serpente et la nous pourrons combattre sans aucun empêchement. Je le veux bien, lui répondit Roland ; alors ils piquèrent leurs chevaux pour aller au bois, mais Olivier s’en aperçut et arrêta Regnaut malgré lui. Regnaut se préparait à passer la rivière, il aperçut quatre vingts chevaliers qui emmenaient le roi Yon ; alors il mit l’épée à la main, piqua Bayard et cria de toute sa force : Misérables ! laissez ce roi, vous n’êtes pas dignes de le toucher ; il en abattit un d’un coup d’épée et le laissa pour mort, et les autres prirent la fuite,