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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/173

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grin, j’espère que je vous le ramènerai. Ils partirent tous trois pour aller à Montauban. Quand la femme de Regnaut apprit l’arrivée de son mari, elle en fut joyeuse et mena avec elle ses deux enfans, Aymonnet et Yonnet ; ils commencèrent à crier à leur oncle : Vassal, si vous n’étiez prisonnier, vous mourriez ; ils lui dirent ensuite : Ah ! mauvais roi, pourquoi avez-vous trahi ainsi notre père et nos oncles ! certainement vous méritez la mort. Quand Allard entendit ses neveux parler ainsi ; il ne put retenir ses larmes ; il embrassa Aymonnet qui portait le nom de son père et dit : Comme nous sommes abaissés ? Quand la dame vit Allard ainsi pleurer, elle pensa bien que ce n’était pas sans sujet, elle lui dit : Beau-frère, dites-moi le sujet de votre tristesse ? Dame, dit Allard, sachez que nous avons perdu notre frère Richard, car Roland l’emmène prisonnier vers Charlemagne, et il ne serait pas bien de l’y laisser.

Quand Maugis fut retourné a Montauban, il se désarma et se dépouilla tout nu, prit une herbe qu’il mangea et devint enflé comme un crapeau ; il prit ensuite d’une autre herbe, s’en frotta et devint noir comme un charbon et avait l’air d’un moribond. Quand il fut ainsi contrefait, il mit un grand chaperon, des souliers et un bâton à la main ; il sortit de Montauban et arriva a la tente de Charlemagne avant que Roland fut arrivé, s’approcha du roi, et dit : que Dieu vous conserve vassal, dit Charlemagne, je me méfie de vous, depuis que Maugis m’a trompé. Maugis ne répondit rien ; quelque temps après il dit : Sire, si Maugis est un fripon, les