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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/174

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autres ne sont pas de même. Sire, je viens de Jérusalem adorer le saint Sépulcre ; je passai hier à Balançon et vins en Gironde : je passai au-dessus de Montauban, où je trouvai des brigands qui tuèrent dix hommes que je conduisais, et m’ôtèrent ce que j’avais et j’eus bien de la peine à m’en retirer. Quand je fus sauvé de leurs mains, je demandai quels étaient ces brigands, on me répondit que c’étaient les quatre fils Aymon et un grand larron nommé Maugis ; je demandai pour quoi ils agissaient ainsi vu qu’ils étaient gentils hommes ; c’est, me répondit-on, qu’ils étaient réduits à une extrême pauvreté dans Montauban : je ne crois pas que l’on puisse trouver un homme plus cruel que Maugis ; car c’est lui qui m’a mis dans l’état où vous me voyez. Sire, je vous prie de me venger de ces gens. Charlemagne lui demanda son nom ; je m’appelle Guidon, et je suis né en Bretagne, je suis riche en mon pays. Pélerin, lui dit Charlemagne, je ne puis avoir raison par moi-même, car si je les tenais je les ferais mourir. Sire, dit Maugis, que Dieu m’en fasse raison, puis que vous ne le pouvez. Les barons dirent au roi : Ce pélerin nous semble un honnête homme, assistez le, nous vous en prions. Le roi lui fit donner trente livres de monnaie. Maugis les reçut, et dit tous bas : Je vous rendrai votre argent avant de sortir d’ici. Quand il eut l’argent, il demanda à manger, le roi, lui en fit apporter, et Maugis le remercia honnêtement.

Comme le roi parlait à Maugis, Roland et ses gens amenaient Richard prisonnier. Oger,