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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/181

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si fort sur son écu, qu’il le réveilla en sursaut ; Regnaut, tout effrayé, se leva promptement, et jetant ses regards de tous côtés, il vit que vers Montfaucon son frère était déjà sur l’échelle ; il ne fit aucun retard, monta sur Bayard qui courait comme le vent. Allard, Guichard et Maugis s’éveillèrent au bruit qu’avait causé le vigilant Bayard, ils se levèrent aussitôt et coururent après Regnaut pour lui donner du secours. Lorsque Ripus, qui se préparait à étrangler Richard, vit venir ses frères et Maugis, il en fut tellement étonné, qu’il ne savait que faire ; il dit alors à Richard : Je m’aperçois bien que vous serez délivré d’entre mes mains, car voici Regnaut et vos frères qui viennent vous secourir ; ainsi je vous prie d’avoir pitié de moi, car ce que j’en ai fait de vous amener ici, ce n’était que pour faire cesser toute contestation du roi avec les douze Pairs de France : je savais bien que vous seriez secouru de vos frères et de Maugis. Ne me narguez pas tant, lui répondit Richard. Ma foi, dit Ripus, je vous dis la vérité : ils ne sont pas bien loin d’ici ; descendez de cette échelle et ayez pitié de moi, je vous prie. Richard voyant venir Regnaut qui courait comme la foudre, dit à Ripus : Je ne réclamerai jamais mon frère Regnaut, s’il ne te pend de ses propres mains au même gibet où tu voulais me pendre toi-même. Pendant que Richard parlait à Ripus, Regnaut arriva et entendit ce qu’il lui disait : il commença à crier : Ripus, vous périrez de ma main, car vous êtes un malheureux ; et pour punir voire méchanceté, je vous pendrai moi-même à ce gibet où vous alliez pendre mon frère ; toute