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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/183

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Si vous voulez j’irai me montrer à Oger ainsi qu’à tous nos parens. Oger, dit Regnaut, a agi comme un bon pasteur ; on doit aider aux siens. Il dit en suite à Richard : Frère, le soleil baisse, je crains pour vous ; si vous voulez y aller, menez avec vous quatre cents chevaliers embusqués auprès de vous ; je serai ici avec mes gens et vous porterez mon cor ; et s’il arrive que vous ayez besoin d’aide vous le sonnerez et je vous irai incontinent secourir ; alors il donna son cor à son frère Richard, qui s’en alla à l’armée de Charlemagne portant l’étendard de Ripus. Richard arriva enfin dans l’armée du roi Charlemagne qui était devant sa tente et regardait sur le chemin. Oger voyant venir Richard, et le prenant pour Ripus, pensa qu’il venait de pendre Richard ; sa douleur fut si forte qu’il tomba par terre, et dit : Hélas ! nous avons perdu Richard sans espérance de le revoir. Regnaut et Maugis l’ont bien trahi. Alors il voulut courir sur Richard, pensant toujours que c’était Ripus. Charlemagne croyant qu’Oger poursuivait Ripus, dit à ses gens : Allez après mes barons, on verra qui seront mes amis ; je vois venir Ripus qui m’a bien servi, car il m’a délivré de Richard, et maintenant Oger veut le tuer ; mais si je puis le tenir, j’en ferai telle justice qu’il en sera long-temps parlé. Les Français, accompagnés du roi, poursuivirent long-temps Oger ; mais il était déjà bien loin, et criait : Ripus, vous périrez ; je me vengerai de ce que vous avez fait à mon cousin Richard. Richard lui dit : Cousin, je suis Richard et non pas Ripus ; nous l’avons pendu en ma place ; c’est pour cela que je suis