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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/184

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venu me montrer à vous et à mes autres parens. Vous mentez, traître Ripus, vous ne m’échapperez pas. Richard lui dit : Cousin, ne me connaissez-vous pas ? Non, dit Oger, car vous portez les armes et l’étendard de Ripus ; je l’ai fait, dit Richard pour n’être pas connu. Oger dit : Je veux vous voir à découvert, autrement je ne le croirai pas.

Richard leva son casque et découvrit son visage, Oger fut fort joyeux de le voir et lui demanda ce qu’ils avaient fait de Ripus. Ma foi, cousin, mon frère l’a fait évêque des champs et n’a pas voulu que personne y mit les mains que lui. Oger lui dit : Prenez garde à vous, car je vois Charlemagne. Oger s’en retourna vers le roi qui lui dit : Pourquoi allez-vous vers Ripus avant moi ? Sire, si vous n’aviez pas été si près de moi, je lui aurais tranché la tête ; mais je n’ose pour l’amour de vous : allez vers lui, car je vous assure qu’il n’aura aucun mal. Charlemagne lui dit : Je le défendrai envers et contre tous vos gens. Alors il piqua son cheval et courut vers Richard, croyant que c’était Ripus, et lui dit : Venez, mon ami Ripus, ne craignez rien, car je vous defendrai entre tous. Alors Richard lui dit : Je ne suis point le traître Ripus, mais je suis Richard, fils d’Aymon, vous me frappâtes ce matin sur la tête et me fîtes un grand mal : c’est pourquoi mon frère Regnaut a pendu Ripus au lieu où il voulait me pendre, avec quinze de ses compagnons. Or, je vous défie, prenez garde à moi. Charlemagne l’entendant ainsi parler, piqua son cheval contre Richard : Ils se donnèrent de si grands coups sur leurs écus, qu’ils firent voler leurs