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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/192

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répondit : Il me serait impossible de vous cacher à lui, rendez-vous, je vous promets de vous aider de tout mon pouvoir ; je ferai adroitement votre paix avec lui. Sire, répondit Maugis, je me rends volontiers à vous ; il lui donna son épée, et Olivier le fit monter à cheval et l’emmena à la tente de Charlemagne, mais ils ne le trouvèrent pas ; car il en était sorti comme on l’a vu. Olivier voyant qu’il ne trouvait pas le roi, craignit que Maugis ne lui échappât par le moyen de son enchantement, il lui dit alors : Maugis vous savez que je vous ai pris par armes et que vous êtes mon prisonnier, je veux que vous juriez de ne pas sortir d’ici sans ma permission. Sire, dit Maugis, très-volontiers ; alors il jura tout ce que voulut Olivier ; il le fit désarmer, bander sa plaie et le fit mettre dans un lit. Pendant que Maugis était pris. Regnaut fit diligence pour emporter le butin. Frère, dit Allard, où est allé Maugis ? Ne vous inquiétez point de lui, lui dit Regnaut, il est allé devant Montauban.

Charlemagne fut donc si irrité de ce qu’on lui avait enlevé son butin qu’il appela le duc Naimes, l’archevêque Turpin, Eston, Salomond, Richard de Normandie, Oger et tous les barons de France. Quand ils furent tous assemblés, le roi commença à se plaindre en ces termes : Seigneurs, vous êtes maintenant mes vassaux soumis ; depuis cinquante ans personne ne vous a rien ôté du vôtre, et il n’y a aucun de vos voisins qui ose rien vous demander ; maintenant je ne veux plus être roi : que ferai-je quand vous me manquerez ? vous m’avez abandonné par amitié pour Regnaut, dont je suis bien fâché,