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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/191

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et dit : Mon cher neveu Roland, où êtes-vous ? Quand Maugis ouït le roi il regarda autour de lui et ne vit point Regnaut ni ses frères, car ils étaient retournés. Maugis resta trop long-temps à l’armée de Charlemagne, car Regnaut était déjà passé Balançon. Roland et Olivier fort effrayés, accouraient aux cris du roi. Quand Maugis les vit venir, il ne resta pas longtemps, mais il partit pour rejoindre Regnaut. Quand il fut au-delà de Balançon, il fit rencontre d’une grande compagnie de chevaliers du roi Charlemagne qui venait à lui ; il en frappa un si rudement dans son écu, qu’il renversa l’homme et le cheval par terre ; il brisa l’écu de Melon et l’étendit mort à ses pieds, aussitôt il cria Montauban, et dit, Regnaut où êtes-vous ? secourez-moi, si vous me perdez, vous en souffrirez ; il vit bien que Regnaut était parti. Cependant Olivier arriva à travers la mêlée et le frappa si rudement qu’il lui fit une blessure à la poitrine et le renversa par terre ; il se releva bien vite et mit l’épée à la main ; la nuit était si obscure, que l’un des deux ne pouvait apercevoir l’autre. Olivier voyant que Maugis se défendait bien, lui dit : je ne sais qui vous êtes, mais si vous ne vous rendez à moi, je vous tranche la tête. Comment vous nommez-vous, dit Maugis ? Si vous êtes un brave chevalier, je me rendrai à vous. Je me nomme Olivier de Vienne. Maugis l’ayant entendu, lui dit : Généreux chevalier, je me rends à vous sur votre parole d’honneur, mais à condition que vous ne me rendrez pas à Charlemagne, autrement il me ferait périr comme un malheureux par le dernier supplice. Olivier lui