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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/203

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je pensais m’en retourner près de vous, j’ai trouvé une compagnie de chevaliers qui m’ont arrêté, je me suis défendu de toute ma force, mais Olivier vint et m’abattit par terre ; je me rendis à lui, et il m’a livré au roi qui voulait me faire pendre : mais j’en suis échappé. Ils allèrent à Montauban où ils furent bien traités.

Le lendemain ils allèrent à la messe, et Maugis leur dit : Seigneurs, montrez-nous le butin que vous gagnâtes hier. Richard prit alors l’aigle d’or et le donna à Regnaut, lequel dit à Maugis : Cousin, que ferons-nous de cet aigle ? Maugis lui dit : Il me semble qu’on doit le mettre sur le pommeau de la tour, afin que Charlemagne et toute son armée le voient. Regnaut le fit mettre sur la plus haute tour de Montauban ; lorsque les rayons du Soleil tombaient dessus, il jetait une clarté éblouissante, que l’on pouvait voir de cinq lieues. Charlemagne irrité, appela les Pairs de France et leur dit : Seigneurs, nous n’avons eu que malheur depuis notre venue, car les quatre fils Aymon nous ont bien nargués avec l’aide de leur cousin Maugis ; ainsi. Seigneurs, je me plains à vous et vous prie de m’aider à m’en venger, car ils vous nargueront ainsi que moi. Les Pairs lui répondirent : Sire, nous sommes prêts à faire ce que vous nous commanderez. Je voudrais bien, dit Charlemagne, que vous, Oger, le duc Naimes, l’archevêque Turpin et Eston qui êtes de la famille de Regnaut, vous alliez lui dire et à ses frères qu’ils me rendent ma couronne, mon épée et mon aigle d’or avec toutes vos épées, je leur donnerai trêve pour deux ans et ferai retourner mon armée en France.