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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/206

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en sa tente. Sire, dit le duc Naimes, n’en parlons plus ; prenons en bon gré tout ce que Regnaut nous donne, car il nous en fait assez. Ma foi, dit l’archevêque Turpin, c’est bien peu. Ils prirent alors la couronne du roi et toutes leurs épées. Quand ils les eurent, Oger dit à Regnaut : Cousin, je vous conseille de venir avec nous ; Maugis restera ici pour garder votre château. Seigneurs, dit Regnaut, je crains que le roi ne me fasse mourir indignement. Venez en toute sûreté, dit le duc Naimes, car nous vous conduirons ; ainsi il n’y a point de danger. Seigneurs, dit Regnaut, sur votre assurance j’obéirai à vos ordres. Regnaut étant donc convenu d’aller avec les messagers de Charlemagne, ils montèrent tous à cheval ; Regnaut et Allard se firent armer de pied en cap. Quand dame Claire vit que Regnaut voulait s’en aller avec les messagers, elle vint au-devant d’eux, et s’agenouillant, elle leur dit : Seigneurs, je vous remercie de l’honneur que vous avez fait à Maugis, je vous supplie derechef d’avoir mon mari en recommandation et de ne pas l’abandonner. Dame, dit Oger, ne craignez rien, Regnaut n’aura aucun mal. Regnaut prit deux chevaliers avec lui pour lui tenir compagnie ; ils passèrent la rivière au lieu de Balançon, et quand ils furent passés, Oger commença à dire : Seigneurs, vous savez comme le roi est vindicatif, je crains beaucoup pour ce pauvre Regnaut que nous avons amené. Il faut savoir la volonté de Charlemagne avant qu’il voie Regnaut. Oger ; dit le duc Naimes, vous avez raison, nous irons avec vous ; je parlerai au roi, et Regnaut nous attendra