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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/209

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Cependant arriva Roland qui était venu après Olivier, pour lui aider à prendre Regnaut et son frère, sitôt qu’il fut auprès, il commença à crier : Regnaut, vous êtes pris. Quand il eut dit cela, il alla vers Oger qui l’avait suivi à grande course de cheval ; alors Oger lui dit : Certainement Roland, sur ma foi, vous ne ferez aucun mal à Regnaut, car le duc Naimes et moi l’avons amené sur votre foi et serment, pour prendre des otages des trêves que nous lui avons données de par le roi, comme vous savez qu’il nous en avait chargés, je vous dis que, si vous lui faites outrage, vous nous le ferez. Roland, dit Oger, par ma foi, si vous l’attaquez, nous l’aiderons. Alors Olivier dit à Roland : Je vous prie que vous laissiez Regnaut, car il m’a fait une courtoisie, et maintenant je veux la lui rendre : si vous voulez me croire, nous le mènerons vers le roi, nous le forcerons tous de faire son appointement. Seigneurs, dit le duc Naimes, Olivier parle honnêtement ; car si le roi nous faisait passer pour traîtres, ce serait grande honte à lui et à nous, et s’il fait un outrage à Regnaut, nous ne le souffrirons pas. Alors Roland et Olivier menèrent Regnaut au pavillon de Charlemagne, mais le duc Naimes, l’archevêque Turpin et Eston ne l’abandonnèrent point. Quand Olivier voulut le présenter à Charlemagne, Oger s’avança et dit : Sire, vous savez que vous nous mandates quatre qui sommes ici devant vous, d’aller à Montauban et dire à Regnaut ce dont vous nous avez chargé, et il a fait tout ce que nous lui avons dit de votre part ; nous lui avons promis qu’il n’aurait nul mal, et vous l’avez fait prendre