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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/210

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nous n’aurions jamais pensé à cela, vu que votre couronne, nos épées et votre aigle d’or, vous l’aurez quand il vous plaira ; vous lui avez promis que vous ne lui feriez point de mal que vous ne nous en fassiez. Si vous ne tenez pas votre promesse, vous en serez blâmé ; mais si vous voulez travailler honnêtement, comme seigneurs, prenez garde que nous ne soyons blâmés. Envoyez Regnaut à Montauban avec ce qu’il nous a donné, alors faites-lui ce que vous pourrez. Oger, dit Charlemagne, vous parlez en vain et vos associés aussi, car je n’en ferai rien qu’à ma volonté ; et l’eussiez-vous juré, je n’en ferai pas de Regnaut comme de Maugis.

Quand le roi eut dit cela, il se tourna vers Regnaut et lui dit : Je vous tiens, vous ne m’en chanterez pas comme a fait Maugis, car je vous ferai brûler. Sire, dit Oger, ne le faites pas. Oger, dit le roi, voulez-vous défendre mon ennemi contre moi ? Sire, que voulez-vous que je fasse ? vous m’avez appelé traître, sachez que je ne le suis pas, ni personne de ma famille, et je ne connais personne au monde que s’il disait que je suis un traître, je combattrais contre lui. Par ma foi, dit Charlemagne, je vous le vais prouver par les armes ; Sire, dit Regnaut, vous parlez maintenant comme roi, je vous donne mon gage et vous trouverai mon otage. Alors il dit à Oger, au duc Naimes, à l’archevêque Turpin et Eston, de vouloir bien le cautionner. Regnaut, dit le duc Naimes, nous vous cautionnerons bien volontiers. Regnaut dit alors : Sire, voici cautions, les acceptez-vous ? Oui, dit le roi, je n’en demande plus. Regnaut dit ensuite :