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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/214

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l’autre. Roland dit alors à Regnaut : Où êtes-vous ? car, ou il est nuit, ou je ne vois rien. Sûrement, dit Regnaut, ni moi non plus. Regnaut, dit : Roland, je vous prie que vous me fassiez une courtoisie, une autre fois j’en ferai bien autant pour vous, si vous me le demandez. Alors Regnaut lui répondit : Je le veux bien, mon honneur sera sauvé. Grand merci, dit Roland, de votre bonne volonté : sachez que la chose que j’exige de vous, c’est de me conduire à Montauban. Roland, dit Regnaut, si vous voulez le faire, j’en serai content. J’irai sur ma foi, dit Roland. Sire, lui dit Regnaut, que Dieu vous rende l’honneur que vous me faites, car je ne l’ai pas des servi envers vous. Roland après lui avoir dit cela, recouvra la vue et vit aussi clair qu’auparavant : il aperçut Mellentier son cheval et monta dessus, pareillement Regnaut sur Bayard. Le roi voyant cela, fut très-surpris et s’écria : Seigneurs, regardez, je ne sais ce que tout cela veut dire, car Regnaut emmène Roland ; on verra si vous le laisserez emmener. Quand les barons de France entendirent le roi parler ainsi, ils coururent tous après Regnaut, et Charlemagne les suivit jusqu’aux portes de Montauban : alors il s’écria : Regnaut, tout ce que vous avez fait ne vaudra rien ; tant que je vivrai, vous n’aurez pas la paix. Il s’en retourna à son armée qui était vers Montauban. Ses gens le voyant venir, allèrent au-devant de lui et lui dirent : Sire, qu’avez-vous fait de Roland ? Seigneurs, dit le roi, il est allé à Montauban. Je vous recommande à tous qu’incontinent et sans retard, que mon siège soit transporté tout auprès de Montauban ; Olivier portera l’oriflamme