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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/217

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CHAPITRE XXV.


Comme Charlemagne dépité du tour de Maugis, qui l’avait si bien fait dormir, ne put oublier cette injure, au point qu’étant mis en liberté par Regnaut, il réduisit bientôt à la famine le château de Montauban.


Après que Maugis fut parti, Regnaut appela ses frères et leur dit : Dites-moi ce que nous ferons du roi que nous tenons en nos mains ? vous savez qu’il nous a long-temps endommagés et fait plusieurs maux ; ainsi il me semble que nous devons nous venger de lui, puisque nous le tenons. Sire, dit Richard, je ne sais ce que vous ferez ; mais si vous m’en croyez, il serait, bientôt pendu, car je crois qu’après sa mort personne en France n’oserait nous attaquer. Regnaut baissa le tête et se mit à méditer en lui-même sérieusement. Richard le voyant ainsi, lui dit : À quoi pensez-vous ? est-ce à qui en fera l’office ? je le ferai et dès-à-présent si vous voulez me délivrer. Regnaut leva la tête et dit : mes frères, vous savez que le roi est notre souverain seigneur ; et d’ailleurs vous voyez comme Roland, le duc Naimes, Oger, l’archevêque Turpin et Eston sont ici pour faire notre appointement ; ils connaissent bien que nous avons le droit, et conséquemment si nous le tuons à droit ou tort, chacun nous en voudra, et tant que nous vivrons, nous aurons guerre. Allard lui dit alors : Frère, vous parlez avec prudence, mais si nous ne pouvons avoir la paix avec lui, il me semble que nous devons la lui