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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/218

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demander une fois pour tout ; et s’il nous la donne, Dieu soit loué ; et s’il nous la refuse, gardons-le sans le faire mourir, de telle manière qu’il ne puisse pas nous faire de mal. Seigneurs, dit Richard, nous avons un bon chef en notre frère Regnaut ; laissons-le et faisons ce qu’il voudra. Ils laissèrent le roi endormi et s’en furent dans la chambre de Roland, Regnaut commença à dire : Roland, levez-vous, je vous prie, envoyez chercher Oger, l’archevêque Turpin et tous les autres qui sont ici, car je vous dirai une chose. Roland fut bien surpris de voir Regnaut à cette heure ; néanmoins il envoya chercher tous ses gens. Quand ils furent arrivés, il leur dit : Seigneurs, vous êtes mes amis ; par conséquent, vous devez savoir que j’ai ici un prisonnier par lequel je puis avoir la paix et aussi tout mon héritage. Regnaut, dit Roland, je vous prie de me dire qui il est et comme vous l’avez amené ici ? C’est Charlemagne notre roi. L’avez-vous pris par force d’armes ? Non, sûrement, dit Regnaut. Dites-moi, je vous prie, comment cela s’est fait cette nuit ? Sachez, dit Regnaut, que je ne sais comment Maugis a travaillé, car il l’a apporté ici et l’a couché dans un lit en sa chambre où il est endormi. Seigneurs, dit le duc Naimes, comment se peut-il faire que Maugis ait pris le roi ? vous savez qu’il se fait garder nuit et jour. Tout se fait par Dieu, par amitié, Regnaut, car désormais la guerre sera terminée ; je remercie Notre-Seigneur, car plusieurs chevaliers en sont morts. Roland et les autres chevaliers s’en allèrent ensuite dans la chambre où le roi dormait si fort qu’on