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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/244

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enfin se terminer ; je ferai tout ce qu’il vous plaira et vous donnerai mon cheval Bayard. Malheureux, dit Charlemagne, retire-toi, car si je te tiens, je te ferai mourir. Sire, dit Regnaut, vous ne le ferez pas, car nous nous défendrons. Frappez, chevaliers, dit le roi, car je ne vous estime plus si ce malheureux m’échappe. Regnaut piqua Bayard et courut contre un chevalier et le frappa si rudement, qu’il le renversa. Quand Charlemagne vit cela, il s’écria : Frappez, Seigneurs, ils seront bientôt vaincus. Quand Roland entendit crier Charlemagne, il se mit à courir après Regnaut, mais il ne put le rejoindre. Quand Richard vit venir son frère, il alla vers lui et lui dit : Frère, quelles nouvelles apportez-vous ? aurons-nous enfin la paix ? Dieu veuille nous la procurer, car je pense faire aujourd’hui une chose dont le roi pourra souffrir. Frère, dit Regnaut, je vous prie de vous montrer vaillant contre nos ennemis. Quand Charlemagne vit qu’il était temps de frapper ; il appela le duc Naimes et lui dit : Naimes, tenez mon oriflamme, et faites comme un bon chevalier en gardant mon honneur. Sire, dit-il, je suis fâché que vous n’accordiez pas la paix, car la guerre est trop longue. Naimes, je vous ordonne de prendre votre épée et de frapper les ennemis : car tant que je vivrai, ils n’auront point la paix. Regnaut voyant l’oriflamme, alla dans la plus grande presse, et frappa si rudement un chevalier, qu’il le renversa mort ; il s’élança ensuite à travers les ennemis et renversa beaucoup de chevaliers, et au troisième coup il brisa sa lance en morceaux,