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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/245

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puis il mit l’épée à la main et frappa un chevalier si rudement sur son casque, qu’il le fendit jusqu’aux dents et lui fit voler la tête de dessus les épaules. Quand il eut fait ce coup, il cria Dordonne pour rallier ses gens et leur dit : Francs chevaliers, nous vengerons aujourd’hui les maux que Charlemagne nous a fait, et nous gagnerons la bataille.

Quand les frères de Regnaut l’entendirent ainsi parler, ils se mirent tous à courir sur les ennemis ; ils renversèrent du premier coup sept chevaliers chacun ; car depuis qu’ils furent assemblés, les gens de Charlemagne ne purent résister contre eux. Regnaut et ses frères les détruisaient comme des bêtes, et ils furent presque tous vaincus. Le roi courut sur les gens de Regnaut et frappa si rudement un chevalier, qu’il le renversa mort à terre ; alors il mit l’épée à la main et frappa si fort, que les gens de Regnaut furent contraints de fuir. Quand Regnaut se fut aperçu que ses gens se retiraient, il vint à l’enseigne, et lui dit : Mon ami, allez jusqu’à Dordonne le plus sagement que vous pourrez ; car nous avons trop combattu, il est temps de nous reposer. Sire, dit le chevalier, je le ferai volontiers, il se mit aussitôt en chemin vers Dordonne. Regnaut appela ses frères et leur dit : Mes frères, tenons-nous derrière, car autrement nous sommes perdus. Frère, dit Richard, ne craignez rien. Quand Charlemagne vit que Regnaut s’en allait avec la compagnie, il cria : Seigneurs, nous sommes vaincus, plusieurs de nos chevaliers ont perdu la vie, car Regnaut en a fait