Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/248

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CHAPITRE XXVII.


Comme Maugis étant en chemin pour aller voir Regnaut, tua des brigands qui avaient volé des marchands, et ils retrouvèrent leurs effets.


Maugis ayant long-temps demeuré dans son ermitage en contemplation, s’endormit et songea qu’il était à Montauban, qu’il y voyait Regnaut et ses frères qui venaient au-devant de lui et se plaignaient de Charlemagne qui voulait avoir Bayard : mais Regnaut ne voulait pas le lui laisser emmener. Maugis s’éveilla en sursaut, se leva furieux et jura qu’il ne s’arrêterait de sa vie. Auparavant il entra environ sur les quatre heures après-midi, dans un bois, où il trouva deux marchands que des brigands avaient détroussés et qui se lamentaient ; il alla vers eux et leur dit : Messeigneurs, qu’avez-vous donc à vous tourmenter ainsi ? bon homme, dit l’un d’eux, il y a dans ce bois des brigands qui nous ont détroussés des draps que nous allions vendre, et ils ont tué un de nos compagnons, parce qu’il leur a parlé trop rudement. Maugis en eut pitié et leur dit : Venez avec moi, et je prierai ces larrons de vous rendre le vôtre, et s’ils ne le font, je leur donnerai des coups avec mon bourdon. Quand les marchands entendirent Maugis parler ainsi, ils se regardèrent, et l’un d’eux lui dit : Ils sont sept, vous êtes seul, sans armes et ils sont armés ; et d’ailleurs, à peine pouvez-vous tenir votre bâton. L’autre dit : Laissez aller ce sot, car il