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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/249

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ne sait ce qu’il dit ; voyez comme il remue la tête ; il dit ensuite à Maugis : Frère passe ton chemin et laisse-nous en repos, ou je te donnerai un tel coup, que tu le sentiras. Maugis lui répondit : Frère, tu as grand tort de m’injurier ainsi, mais je ne te peux faire du bien par force. Maugis quitta ensuite les marchands et marcha tant qu’il trouva les brigands ; alors il leur dit : Seigneurs, je vous prie de me dire pourquoi vous avez pris le bien de ces marchands ? vous savez qu’il ne vous appartient pas, ainsi je vous prie de me remettre leurs marchandises. Quand les larrons entendirent Maugis parler ainsi, ils furent irrités. Alors le capitaine des larrons lui dit : Retire-toi, mon ami, ou bien je te donnerai un tel coup de pied, que je te crèverai le ventre. Quand Maugis vit que ce larron ne craignait pas, il en fut fâché, il prit alors son bourdon, et le frappa si fort qu’il le fit tomber. Quand les larrons virent que leur maître était mort, ils coururent tous sur Maugis pour le tuer ; mais il les mit en tel point avec son bourdon, qu’il en tua cinq, et les deux autres prirent la fuite parmi le bois. Quand il vit cela, il les poursuivit et leur cria : Eh ! bien mauvais larrons, retournez en arrière et rendez le larcin. Les marchands qui entendirent crier Maugis, accoururent aussitôt vers lui et trouvèrent que le larron était mort ; ils se dirent l’un à l’autre : Voici un bon pélerin, et vinrent vers Maugis, s’agenouillèrent devant lui, lui demandant pardon de ce qu’ils l’avaient blâmé à tort. Levez-vous, leur dit-il, prenez vos balles et partez ; mais avant de partir, je vous prie de m’informer si Charle-