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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/260

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soin ; parce que si vous ne faites la paix avec Regnaut, à mon retour vous verrez pendre le duc honteusement ; vous voyez la potence sur la porte. Il alla vers les douze pairs, d’abord vers Roland, puis vers les antres, et leur dit : Seigneurs, le duc Richard de Normandie vous prie si vous l’aimez, de prier le roi de faire la paix avec Regnaut, autrement il va périr indignement. Roland dit au roi : Sire, ne souffrez pas que vous soyez blâmé : vous savez que Richard est noble chevalier et qu’il vous a bien servi ; faites la paix avec Regnaut, car ce serait dommage de laisser périr ainsi Richard. Le duc Naimes, Oger, l’archevêque Turpin, Eston et Olivier, dirent au roi : Si vous ne faites la paix avec Regnaut pour recouvrer Richard de Normandie, vous perdrez votre honneur. L’empereur voyant les barons si émus, crut mourir de dépit, et il jura que jamais Regnaut n’aurait la paix avec lui, s’il ne lui livrait Maugis pour en faire à sa volonté ; il dit ensuite aux douze pairs : Mes amis, ne craignez rien pour Richard, car Regnaut se laisserait plutôt crever les yeux que de lui faire aucun mal. Olivier dit : Sire, vous nous avez donc bien récompensés ! Richard sera sûrement pendu. Roland dit : Je le connais de telle façon, que s’il vous tenait il vous ferait pendre vous-même. Le messager dit alors à Roland : Sachez que Regnaut n’a cessé d’engager Richard à demander la paix au roi, et qu’il n’a pas voulu le faire. Il dit ensuite au roi : Sire, donnez-moi s’il vous plaît, la réponse que je dois rendre au duc Richard. Ami, dit le roi, vous lui direz qu’il ne craigne rien ; car Regnaut