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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/261

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ne lui fera pas de mal. Le messager lui répondit : Croyez que Regnaut ne vous craint pas, je vous dis qu’Allard attend mon retour, et je ne voudrais pas gager qu’il ne pendit Richard.

Roland ayant parlé aux douze pairs, dit au roi : Sire, je quitte votre service, sans prendre congé de vous. Il dit ensuite à Oger : Que ferez-vous ? allons-nous-en, laissons-le ici, car il est trop obstiné à cause que nous lui avons obéi, il s’en tient trop fier. Oger dit à Roland : Vous avez bien raison ; je n’y veux plus rester de ma vie ; mais je m’en irai avec vous sans vous délaisser au besoin ; puis qu’il souffre qu’un galand homme qu’il aimait soit pendu, il le souffrirait bien de nous, car il n’a pas de pitié. Olivier leur dit alors : Je m’en irai avec vous et avec le duc Naimes.

Quand l’archevêque Turpin vit cela, il fit un grand soupir et dit : Sire, il vous rend service et vous ne lui en savez pas gré, comme vous en montrez l’exemple au duc Richard qui vous a si bien servi ; c’est pourquoi, si je reste, je serais mis à honte. Charlemagne leur dit : Seigneurs, ne craignez rien, car le duc Richard n’aura aucun mal. Sire, dit le duc Naimes, vous avez tort de cela, je ne le croirai jamais ; pensez-vous nous amuser par vos paroles ? Nous voyons le gibet élevé pour pendre notre compagnon ; c’est pourquoi je ne veux plus demeurer avec vous. Quand Naimes eut dit cela, il sortit de la tente du roi, alors tous les autres pairs le suivirent et allèrent aussitôt faire abattre leurs tentes. Quand ceux de l’armée du roi virent cela, ils furent si émus qu’il n’y demeura pas un