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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/263

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s’en aller, en fut bien fâché, il se mit à ronger une demi-lance qu’il avait à la main, et il appela ensuite un chevalier et lui dit : Montez à cheval, et courez après Roland et les autres barons, dites-leur qu’ils me viennent parler, que je ferai tout ce qu’ils voudront, et pardonnerai à Regnaut la faute qu’il m’a faite. Le chevalier lui dit : Je suis charmé de votre bonne volonté. Alors il courut après les pairs de France. Regnaut était sous le portique de Dordonne avec le duc Richard, qui d’abord aperçut le chevalier qui allait après les douze pairs, alors il lui dit : Cousin, je vois un chevalier qui court sans doute après les douze pairs pour les faire retourner : j’espère que nous aurons aujourd’hui la paix. Sire, dit le duc Richard, vous l’aurez bonne, malgré ceux qui veulent le détourner, et vous devez bien aimer vos compagnons. Le chevalier marcha tant qu’il trouva Roland, auquel il dit : Seigneurs, le roi vous mande de retourner, et qu’il pardonnera à Regnaut. Naimes, dit Roland, je tiens la paix faite, et cette guerre va bientôt finir. Naimes et tous les pairs ayant entendu parler Roland, furent très-satisfaits et s’en retournèrent vers le roi. Quand Regnaut vit que les douze pairs retournaient, il dit au duc Richard : Cousin, je crois que la paix est faite. Quand Charlemagne vit les barons revenir, il leur dit : Ma foi, messieurs, vous avez grand tort de vouloir faire la paix contre mon gré. Je hais tant Regnaut que je ne puis le souffrir à cause de son orgueil ; et si vous voulez que j’aie paix avec lui, je veux qu’il s’en aille mal vêtu auprès de la mer, qu’il me rende Bayard, et je