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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/272

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Est-il vrai que vous avez paix avec Charlemagne ? Où sont vos frères, votre cousin Maugis, en qui vous aviez si grande confiance, ainsi que votre bon cheval Bayard ? Sire, répondit Regnaut, mes frères sont restés en France avec ma femme et mes enfans, le roi a rendu notre héritage. Vous voyez ici mon cousin Maugis. Le comte fut charmé d’avoir appris cela, alors il s’écria : Ah ! comte Regnaut, soyez le bien venu, vous qui êtes le plus vaillant chevalier du monde ! Loué soit Dieu qui vous a inspiré de venir ici ! je vous prie de me recevoir pour ami ; vous sauverez l’honneur du roi Thomas qui est détenu ici par ces infidèles ; ils l’ont pris depuis que nous sommes ici devant ; et si vous voulez être notre conducteur, je ne doute point que dans peu nous n’ayons Jérusalem et que le roi Thomas ne soit délivré. Tous les barons arrivèrent ; il furent joyeux de l’arrivée de Regnaut de Montauban, auquel ils firent de grands accueils et lui firent faire bonne chère ; ensuite ils le prièrent tous d’être leur seigneur et leur guide comme l’avait été auparavant le comte Rames.

Quand Regnaut vit que les barons de Syrie l’engagaient tous à recevoir leurs hommages, il leur dit : Seigneurs, puisqu’il vous plait de me faire cet honneur, j’accepte sauf l’honneur du roi Thomas qui est votre roi et souverain seigneur. Sire, dirent les barons, nous le voulons ainsi. Quand il l’eut reçu, le comte s’agenouilla devant lui et lui dit : Sire, je vous prie de m’accorder le don que vous m’avez promis. Sire, dit Regnaut, demandez tout ce qu’il vous plaira et vous l’aurez. C’est que vous