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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/271

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dit à Maugis : Cousin, il faut trouver un moyen pour nous loger au côté du mur. Maugis travailla aussitôt une petite loge.

Cependant l’amiral de Perse sortit de Jérusalem avec trois mille combattans. Le vaillant comte de Rames vint vers eux et les trouva qui faisaient leurs logis, alors il se prit à les regarder sans rien dire. Quant il vit qu’ils étaient grands et bien faits, principalement Regnaut, il lui dit : Mon ami, je vous prie de me dire la vérité sur ce que je demanderai, et par la foi que vous devez au temple que vous allez adorer, c’est que vous me disiez votre nom, qui vous êtes, et de quel pays, et pourquoi vous êtes si pauvrement habillé ? Sire, dit Regnaut, je vous dirai volontiers mon nom et mon pays, sachez que je suis Regnaut de Montauban dont Charlemagne m’a déshérité à grand tort : le duc Aymon était mon père. Je suis venu dans la Terre-Sainte pour servir Notre Seigneur contre ses ennemis ; car Charlemagne, mon souverain seigneur, me l’a ainsi commandé quand je fis la paix avec lui ; et qui pis est, il m’a forcé d’y venir comme vous voyez, en demandant mon pain, à laquelle chose je n’ai point voulu contredire pour avoir la paix. Le comte Rames lui dit : Regnaut le meilleur des chevaliers du monde, recevez mon hommage, car je me donne à vous avec mes biens. Regnaut lui dit : Levez-vous, car vous me badinez. Parbleu, dit le comte, jamais je ne me lèverai que vous ne m’accordiez un don. Sire, dit Regnaut, je vous l’accorderai volontiers et de bon cœur. Grand merci, dit le comte ; alors il se leva et lui dit :