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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/278

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écu sur ses épaules et tenait les rênes de son cheval à l’entour de son bras, il tenait son épée à deux mains et abandonnait son corps, il frappait à droite et à gauche, et à chaque coup il tuait un Païen.

Quand l’amiral vit le dommage que Regnaut faisait à ses gens, il jura son Dieu Apollon qu’il ne mangerait pas qu’il n’eût tué le grand vilain. Sire, dit le comte Amaury, je vous prie de laisser cette entreprise, car je vous dis que si vous allez au devant de lui, il vous tuera d’un seul coup. Maugis faisait un grand carnage par tout où il allait. Quand Regnaut vit que Maugis allait si bien, il fut bien satisfait : il donna un si grand coup sur le casque d’un Turc, qu’il lui sépara la tête, et cria Montauban, en disant : Frappez et ils seront vaincus. L’amiral ayant entendu crier Montauban, fut très-surpris, car il connut bien que celui-là qu’il appelait et nommait le grand vilain, était le vaillant Regnaut, duquel il avait entendu parler plusieurs fois pour le chevalier le plus courageux du monde ; quand il vit cela, il désirait être en Perse. Il tourna alors ses pas vers la ville, s’en alla tout droit vers la porte dorée pour entrer dedans et se garantir de Regnaut ; mais le vaillant comte de Rames le suivit de si près, qu’il l’atteignit enfin. Quand l’amiral vit qu’il était tant poursuivi, il craignit d’être pris et se sauva dans Jérusalem, laissant tous ses gens dehors, et dont il eut une grande partie de tués ; car Regnaut, Maugis, Rames, Geoffroy et Jasses en tuèrent tant qu’il n’en échappa guère. Quant Regnaut vit que l’amiral s’é-