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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/283

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fenêtres de son palais et vit qu’on déchargeait un vaisseau. Alors il dit à ses barons : Je vois que l’on décharge un vaisseau sur le bord de la mer, peut-être que c’est quelque grand seigneur, ou bien de pauvres pélerins ; et sans attendre davantage, il alla au port avec plusieurs de ces chevaliers, où ils trouvèrent Regnaut qui était descendu à terre. Quand le roi l’aperçut, il fut fort joyeux et les reçut bien. Regnaut, dit le roi, soyez le bien venu, je vous invite à loger dans mon palais, là nous parlerons de votre voyage et de la guerre. Comme le roi était en conversation, il arriva un chevalier qui lui dit : Sire, l’amiral de Perse est venu, accompagné de gens, devant Palerme. Quant le roi ouït ces nouvelles, il en fut irrité, et Regnaut au contraire fut content. Alors il dit au roi : Je vous prie de ne pas être surpris, car vous en serez vengé. Le roi ordonna à chacun de s’armer, et fit émouvoir toute la ville. Regnaut voyant cela, demanda des armes. Maugis dit au roi : Je suis décidé à porter les armes par amitié pour vous, car je ne pourrais vous souffrir en danger. Quand le roi entendit ainsi parler Maugis, il lui en sut bon gré, et l’embrassa en lui disant : Ma foi voici un bon ermite, car il sait mettre l’épée à la main quand il le faut. Sire, dit Regnaut, vous avez raison, car il serait difficile de trouver un meilleur chevalier. Aussitôt chacun s’arma, et le roi alla auprès de Maugis et lui dit en riant : Mon ami, je vous fais mon porte-étendard et je ne puis en choisir un meilleur. Sire, dit Maugis, si vous me le donnez, je le mettrai en tel danger que je vous ferai appréhender.