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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/284

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Quand le roi entendit Maugis parler ainsi, il en fut content. Maugis portant l’étendard, dit au roi Sire, qui m’aime me suive, car l’amiral sera vaincu alors il piqua son cheval et se mit parmi les sarrasins. Regnaut le suivait de près ; il rencontra un Persan et lui donna un si grand coup de lance qu’il le renversa mort à terre, dont les autres furent surpris ; il mit ensuite l’épée à la main et frappait si rudement, qu’il renversait tout ce qu’il trouvait sous la main. L’amiral voyant le grand courage de Regnaut, dit : Ma foi, je n’ai jamais vu deux chevaliers si vaillans, d’où diable viennent-ils donc ? Je m’aperçois bien qu’ils sont étrangers ; je les crains tant que mon sang se glace. Cependant le roi Siméon et ses gens firent une grande destruction des Païens. Quand l’amiral vit que ses gens perdaient courage, il ne sut que faire, ou de fuir ou d’attendre. Lorsque l’amiral entendit crier Montauban, il eut une si grande peur qu’il ne savait que faire ; alors il dit : Par Mahomet et Apollon, je crois qu’ils ont le diable à leurs gages : je les ai laissés a Jérusalem, et maintenant ils sont ici. Tout tremblant de peur, il dit a son neveu : Par Mahomet, nous avons eu tort d’être venu faire la guerre au roi Siméon, puisqu’il a le diable avec lui ; c’est le premier du monde en chevalerie. Plut à Apollon que je fusse dans mon vaisseau, car je crains de perdre la vie dans cette bataille. Sire, dirent ses gens, ne craignez rien, car s’il tombe dans nos mains, il périra. Seigneurs, dit l’amiral, vous ne savez pas son courage ; quand nous serions dix fois autant, nous ne pourrions lui résister,