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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/286

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vaisseau de bonnes viandes. Alors Regnaut prit congé du roi et des barons qui l’accompagnèrent jusqu’au vaisseau. Lorsqu’il fut prêt à partir, le roi l’embrassa en pleurant, puis s’en retourna à Païenne. Regnaut et Maugis s’en allèrent à Rome, où ils confessèrent leurs péchés au Pape, puis s’embarquèrent pour aller à Dordonne, où ils furent bien reçus des habitans, qui le dirent à Allard et à ses frères qui, apprenant de leurs nouvelles, vinrent embrasser leur cousin Maugis ; alors ils montèrent au palais et menèrent grande joie. Regnaut regarda Allard et vit qu’il avait le visage pâle, il fut surpris et lui dit : Frère, comment se portent ma femme et mes enfans, car je ne les vois point ? Frère, dit Allard, ne soyez pas inquiet, ils se portent tous bien ; et depuis votre départ nous avons fait fermer le bourg et fortifier le château à cause des ennemis. Regnaut fut alors bien content d’entendre les nouvelles de son frère ; il vit en même temps arriver Maugis qui lui dit : Apprenez que ce que dit Allard, n’est pas véritable, madame votre épouse est morte, car depuis votre départ elle n’a point cessé de pleurer ; elle a même jeté toutes ses robes au feu et ne voulut porter qu’un manteau de serge comme vous. Elle a eu un tel chagrin qu’elle est morte. Quand Regnaut apprit cela, il se mit à pleurer en disant : Roi Charlemagne, je dois bien vous détester, car vous êtes cause que j’ai perdu ma femme en me chassant hors de France. Il dit ensuite à Allard : Je vous prie de me faire voir le tombeau de ma femme. Alors Allard le conduisit dans l’église et lui fit voir le tombeau de la du-