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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/299

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qu’ils y furent arrivés avec tous leurs chevaux, ils descendirent et les attachèrent, ensuite ils s’assirent sur le pré. Il est à savoir que, pendant le temps que Charlemagne parlait aux barons, Béranger, Hardes et Griffon de Haute-Feuille se mirent en embuscade près de l’île dans l’intention que si les fils de Regnaut devenaient vainqueurs contre les fils de Foulques, ils sortiraient alors de l’embuscade pour les faires périr indignement. Quand Regnaut vit qu’il était temps que ses fils partissent pour aller au combat, il appela Yonnet auprès de lui et lui dit : Avancez mon cher fils, vous savez que vous êtes l’aîné, et pour cela vous devez avoir plus d’honneur que le jeune. Recevez Flamberge mon épée que je vous donne ; car avec elle vous pourrez vous venger contre ces traîtres ; d’ailleurs vous avez droit et ils ont tort. Mon père, répondit Aymonet, vous verrez quelque chose dont vous serez content, car nous ferons mourir les traîtres, s’il plaît à Dieu. Quand Regnaut l’entendit ainsi parler, il fut très-satisfait ; alors il l’embrassa et donna la bénédiction à tous deux. Quand il eut fait cela, il les emmena avec ses frères dans l’île de Notre-Dame. Quand ils y furent arrivés, Regnaut et ses frères retournèrent pour venir vers Charlemagne. En même-temps vint un messager qui cria à Regnaut : Ayez donc pitié de vos chers enfans ! car ils seront perdus sans ressource ; sachez que Griffon est en embuscade pour les faire périr. Quand Regnaut entendit cela, il tomba en faiblesse, ensuite il dit : Ah ! France, quel dommage que vous ne puissiez jamais être sans traîtres. Après qu’il eut dit cela, il appela son