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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/298

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ils devaient se défendre contre leurs ennemis, et la manière dont ils devaient attaquer. Après cela, Regnaut envoya ses deux enfans à Saint-Victor ; les traîtres allèrent à Saint-Germain-des-Prés. Quand le jour fut venu, un évêque qui était de la parenté de Constant et de Rohars, leur chanta la Messe, et l’archevêque Turpin la chanta à Saint-Victor devant Regnaut, ses enfans et les douze pairs de France. Quand les jeunes chevaliers eurent entendu la Messe, ils vinrent tout armés au palais et parurent devant le roi. Quand il les vit, il appela Roland et Olivier, le duc Naimes et Richard de Normandie, et leur dit : Seigneurs, je vous demande de garder honorablement le champ de bataille, et de porter avec vous le saint Évangile ; vous leur ferez prêter serment qu’ils y entreront en règle : je recommande surtout que mon honneur y soit gardé. Je crains qu’il n’y ait de la mêlée ; car Roland est plein de mauvaise volonté ainsi que ses amis. D’autre part Regnaut et ses frères sont puissans et sages, par conséquent ils ne souffriront pas qu’on leur fasse tort, ni à leurs parens, et surtout Richard, frère de Regnaut ; car lorsqu’il est courroucé, il n’épargne ni comtes ni chevaliers ; et pour cela, je le redoute plus qu’un autre, parce qu’une fois il a voulu me tuer moi-même, dont je me souviens encore ; je ne crains rien de Regnaut, car il est sage et raisonnable. Sire, dit le duc Naimes, n’appréhendez rien, car nous garderons bien vos droits et votre honneur, sans faire tort à autrui.

Cependant les enfans de Foulques s’en allèrent à l’île que Charlemagne leur avait désignée. Après