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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/301

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et frappa Constant sur son casque ; mais il était si dur que Flamberge n’y put entrer, le coup glissa dessus la visière, la brisa et coupa le menton de manière qu’on lui voyait toutes les dents ; le coup tomba ensuite sur le cheval, devant l’arçon de la selle, et coupa le cheval en deux pièces ; alors Constant tomba par terre, et se releva aussitôt du mieux qu’il put. Constant fut très-surpris ; alors Aymonet lui dit : Traître, il faut que vous mouriez ; vous avez mal agi d’avoir accusé mon père de trahison, mais aujourd’hui le jour est arrivé que vous le paierez bien cher. Quand Regnaut ouït ainsi parler son fils, il fut content. Aymonet voyant Constant se relever, courut sur lui et le frappa à grands coups, tant que Constant n’avait pouvoir de le frapper un seul coup, mais il se retira. Quand Constant vit qu’il ne savait que faire, il jeta son écu par terre et prit Aymonet à travers du corps pour lutter. Aymonet ne fut surpris de rien, car il était fort puissant. Il prit alors Constant par son casque, et le tira à lui avec tant de force, qu’il le lui ôta de la tête. Constant appela son frère Rohars et lui dit : Mon frère, secourez-moi, car je n’ai plus aucun pouvoir de me défendre. Rohars entendant son frère ainsi crier, fut bien fâché de ce qu’il ne pouvait le secourir, car il avait perdu tout son sang, et il lui était impossible de se soutenir ; ce pendant il se força tant qu’il vint auprès de son frère, et pensa frapper Aymonet par derrière, mais il ne put ; car Aymonet le frappa si rudement sur les épaules, qu’il le fit tomber par terre, et courut sur Constant, auquel il coupa le visage ; alors Constant