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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/302

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s’écria : Mon frère, secourez-moi, car je suis blessé. Le roi dit alors : Les deux fils de Foulques de Morillon sont morts par leur faute. Sire, dit Oger, il ne faut pas s’en inquiéter ; car ils voulaient soutenir de mauvaises querelles. Regnaut voyant que ses enfans étaient les vainqueurs, en fut fort satisfait ; mais Ganelon ne l’était pas, car du courroux dont il était, il devint noir comme un diable. Ganelon appela alors Béranger et Henri de Lyon, et leur dit : Seigneurs, nous sommes déshonorés, car les enfans de Foulques sont vaincus ; je les secouerais volontiers, mais je crains trop le roi. Sire, dit Hardes, j’en suis bien fâché, nous ne pouvons faire autre chose que de montrer que nous n’en sommes point irrités ; souffrons-le jusqu’à ce que vienne le moment de nous venger sur les ennemis de nos parens et amis. Aymonet voyant qu’il avait frappé Constant mortellement, en fut bien satisfait. Yonnet dit alors à son frère : Frère, vous avez mal fait d’avoir tué un aussi grand traître, je l’aurais volontiers tué moi-même ; mais puisqu’il en est ainsi, allez donc l’achever, et j’irai tuer Rohars. Aymonet lui dit : Vous parlez bien, c’est ainsi qu’on doit les traiter. Quand les deux frères se furent accordés : chacun courant sur son ennemi. Aymonet dit à Constant : Pourquoi accuser mon père de trahison ! Je vous dis que mon père est un des plus courageux du monde, et qu’il a tué votre père à son corps défendant, et que votre père l’avait voulu tuer par trahison ; reconnaissez votre méchanceté, ou autrement vous êtes mort. Aymonet, dit Constant, je me rends à vous. Aymonet prit son épée et le mena