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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/303

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devant le roi, auquel il dit : Sire, tenez ce traître, je vous le rends pour en faire ce que vous voudrez. Le roi lui dit : Ami, vous avez assez fait, et je ne vous demande rien de plus ; lorsque nous aurons l’autre, je les ferai pendre tous les deux. Aymonet tenant son épée à la main, retourna auprès de son frère pour lui aider, et dit à Rohars : Traître, vous allez périr. Alors il courut contre lui pour le frapper ; mais Yonnet apercevant cela, lui dit : Frère ; ne le tuez pas, je veux conquérir le mien comme vous le vôtre. Frère, dit Aymonet, vous avez tort, je veux vous aider, car le mien a été pardonné. Yonnet lui dit : Frère, si vous touchez Rohars, je ne vous aimerai jamais. Frère, dit Aymonet, je m’en déporterai, puisque cela vous déplaît, mais je vous promets que si je vois qu’il ait pouvoir sur vous, je vous aiderai. Frère, répondit Yonnet, je le veux bien. Yonnet courut alors sur Rohars, lui donna un coup sur l’épaule et la lui abattit, et le bras tomba par terre. Traître, apprends que Regnaut de Montauban n’est point un traître, mais un des bons chevaliers du monde ; et si tu ne l’avoues pas, tu mourras sur-le-champ. Il prit Rohars par le casque et le lui arracha ; ensuite il frappa à grands coups du pommeau de son épée. Lorsque Rohars vit qu’il était si maltraité, il s’écria : Dieu ayez pitié de mon âme, je vois que je suis vaincu. Quand Constant entendit ainsi parler son frère, il se mit à pleurer, ne pouvant faire autre chose. Alors Yonnet voyant que Rohars ne voulait pas se dédire ni lui demander grâce, il lui coupa les cuisses et les lui mit sur le corps, en lui disant : Traître, accusez