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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 1.djvu/131

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Qu’aux champs où, jeune, au tir de l’arc je m’exerçais
Des enfants ont grandi qui chasseront Xercès !
Cette voix a l’accent farouche du prodige.
Si c’est le cri d’un peuple, il est pour nous, te dis-je ;
Si c’est un cri des dieux, il est contre ceux-là
Par qui le sol sacré de l’Olympe trembla.
Xercès souille la Grèce auguste. Il faut qu’il parte ! —
Et moi banni d’Athène et lui banni de Sparte,
Nous disions ; lui : — Que Sparte, invincible à jamais,
Soit comme un lever d’astre au-dessus des sommets ! —
Et moi : — Qu’Athènes vive et soit du ciel chérie ! —
Et nous étions ainsi pensifs pour la patrie.