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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/119

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Philosophiques.

cette espece : vous les trouverez tous appuyés sur la relation qui subsiste entre les causes les effets, & cette relation se présentera toujours, ou prochaine ou éloignée, ou directe ou collatérale. C’est ainsi que la chaleur & la lumière sont des effets collatéraux du feu, & qu’on peut légitimement inférer l’existence de l’un de l’existence de l’autre.

Pour satisfaire donc l’esprit sur la nature de cette évidence qui nous certifie les choses de fait, il est besoin d’examiner la route que nous tenons dans la recherche des causes & des effets.

Je hasarderai ici une proportion que je crois générale & sans exception ; c’est qu’il n’y a pas un seul cas assignable, où la connoissance de rapport, qui est entre la cause & l’effet puisse être obtenue à priori; mais qu’au contraire cette connoissance est uniquement due à l’expérience, qui nous montre certains objets dans une liaison confiante. Présentez au plus fort raisonneur qui soit sorti des mains de la Nature, à l’homme qu’elle a doué de la plus haute capacité, un objet qui lui soit entièrement nouveau ; laissez-lui examiner