Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
Essais.

elle tombera ; mais, à considérer la chose à priori, que trouvons-nous dans la situation de la pierre qui puisse nous faire naître la notion d’en-bas plutôt, que celle d’en-haut, toute autre direction ?

Et si, dans les opérations naturelles, tous les effets qu’on assigne, sans avoir préalablement consulté l’expérience, ne sont que des imaginations arbitraires ; il faut juger de même du lien par lequel on suppose un effet tellement dépendant de sa prétendue cause, qu’il soit imposible à tout autre effet d’en résulter. Je vois, par exemple, sur un billard une bille se mouvant en ligne droite, pour en aller choquer une autre qui est en repos : je suppose, par surabondance, qu’il me vienne accidentellement dans l’esprit, que l’effet de contact ou de l’impulsion, fera un mouvement produit dans la seconde bille ; je demande si je n’aurois pas pu, avec le même dtoit, concevoir cent autres événemens toutà-fait différens, qui eussent également pu résulter de cette cause ? Les billes ne pouvoient-elles pas demeurer toutes deux dans un repos absolu ? La première, ne pouvoit-elle