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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/123

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Philosophiques.

Les réflexions suivantes suffiront peut-être pour nous convaincre que toutes les loix de la nature, & toutes les opérations des corps, sans en excepter aucune, sont connues par la seule expérience. Supposons qu’un objet étant donné, nous soyions requis de déterminer, sans consulter aucune observation précédente, l’effet qu’il doit produire : de quelle façon, je vous prie, faudra-t-il s’y prendre ? Je ne vois autre chose à faire qu’à imaginer quelque événement au hasard, & à le donner ensuite pour un effet de la chose proposée ; procédé absolument arbitraire, comme chacun peut s’en appercevoir. La recherche la plus exacte, l’examen le plus profond, ne nous peut faire lire un effet dans sa prétendue cause : ce sont-là deux choses totalement différentes, & qui ne se rencontrent jamais ensemble.’Le mouvement de la seconde bille est un événement tout-à-fait détaché du mouvement de la première : & il ne se trouve pas la moindre circonstance dans l’un, qui puisse suggérer l’idée de l’autre. Une pierre, ou une piece de métal, est soutenue dans l’air : ôtez-lui son support,